Un RER pour la métropole rennaise : pour quand et avec quel financement ?
Le projet de RER métropolitain rennais est «un vrai serpent qui se mord la queue».
Lors des élections municipales de 2014, il figurait déjà comme étant une des mesures phares du programme «Changez la Ville» porté par EELV, le Parti de Gauche et Ensemble.
En 2016, la Région et Rennes Métropole avaient conduit une étude de faisabilité pour la création d’un service baptisé TREM, pour Train express Rennes Métropole. Celle-ci avait pointé le coût extrêmement élevé d’un tel projet dans le cas où il faudrait doubler toutes les voies.
Une étude faite en 2017 estimait le coût d’un TREM entre 835 M€ et 1 Md€. A titre de comparaison la ligne b a coûté 1,342 Md€ (HT)http://www.metro-rennes-metropole.fr/accueil/le_projet/les_chiffres_cles
Lors des élections municipales de 2020, le TREM figurait toujours comme prioritaire dans le programme de la France Insoumise mais n’était plus qu’une lointaine «perspective» dans l’accord programmatique PS-PC-EELV-UDB. La priorité était ailleurs (métro – trambus- autopartage – covoiturage – vélos….. ).
Pourtant il est évident que le réseau ferré en étoile autour de Rennes porte les conditions de la mise en place d’un RER métropolitain.
Alors maintenant qu’est-ce qu’on fait ? Quand et comment on fait le RER ?
Ces projets de RER en Bretagne ne concerneraient pas uniquement la Métropole rennaise mais également celle de Brest et la desserte Bretagne sud. Alors quand et surtout comment on les met concrètement en place ?
Sans parler du coût des infrastructures et de l’acquisition de rames, le Président de la Région Bretagne estime à 70 M€/an le coût supplémentaire d’exploitation des futures lignes dans le cadre des projets pour la Bretagne.
Alors OUI, comme le dit le Président de Région «ces projets réinterrogent le financement des mobilités et l’effort de chaque collectivité. Encore et surtout, ils posent la question de la participation de l’Etat».
Car pour l’instant, c’est motus et bouche cousue en matière d’implication financière de l’État.
En attendant ? les usagers du train de la Métropole rennaise se contenteront de faire avec la future mise en place de 2TMV (deux trains sur la même voie) qui permettra, pour un coût relativement modeste de 12 M€, une évolution de l’offre ferroviaire principalement «en heures de flanc de pointe», c’est à dire pas aux heures de pointe.
Est-ce ainsi qu’on pense booster la fréquentation des TER ?
En 2019, Rennes Métropole relevait dans un document cadre sur le ferroviaire, que la fréquentation du train était décevante avec 1300 montées quotidiennes au total des 9 gares extra-rocades de Rennes Métropole. A titre de comparaison, le nombre de déplacements (tous modes) entrant dans Rennes depuis les communes de Rennes Métropole est d’environ 130 000 par jour dont 30 000 par le réseau STAR et 95 000 en voiture (conducteur ou passager). Le train représente seulement 1 % de la part modale des flux de la métropole entrant dans Rennes.
Concrètement, si l’on veut avancer sur ce dossier, il faut :
– doubler la ligne Rennes-Chateaubriant et la moderniser
– diamétraliser certaines liaisons pour éviter les terminus en gare de Rennes (Montauban de B – Rennes – Vitré ou Chateaubriant – Rennes – Combourg…)
– mettre en place l’ERTMS (European Rail Traffic Management), système européen de gestion de trafic des trains qui permet de mettre davantage de trains
– avoir les moyens humains et en matériel
Pour que le train prenne toute sa place dans les déplacements sur Rennes Métropole, il faut de la fréquence, des dessertes adaptées, des rames assez nombreuses et du bon matériel.